L’Université de Colombie-Britannique, membre du réseau Recherche Impact Canada, a accueilli le Congrès des Sciences Sociales et Humaines (SSH) 2019. Le 6 juin 2019, David Phipps (RIC York) a participé à un panel de discussion autour des questions de l’impact produit par la recherche des SSH, présenté par SAGE publishing. Voici ses remarques d’ouverture.
Aujourd’hui, nous voyons naître un dialogue global sur les questions de l’impact de la recherche où le UK Research Excellence Framework est érigé en standard absolu.
Le REF n’est ni un standard, ni un absolu. Toutefois, il s’agit du système de référence auquel tous les autres modèles nationaux d’impact de la recherche se comparent.
Mon plus gros problème avec le REF et avec la majorité des systèmes nationaux d’évaluation (ceux des Pays-Bas, de l’Autriche, de la Nouvelle-Zélande, de Hong Kong sont déjà établis; ceux de la Pologne, de la Finlande, du Brésil, de la Norvège et de l’Espagne sont en train d’émerger) est que leur modèle repose sur l’évaluation d’impact après que celui-ci se soit produit. L’impact n’a pas seulement lieu à la fin d’un projet ou d’un programme de recherche. L’impact débute dès la planification du projet et avec un peu de chance en partenariat avec les différentes parties prenantes du projet. Les évaluateurs nomment cela l’évaluation de l’impact de la recherche ex ante. J’appelle cela la planification de la mobilisation des connaissances et j’aide les chercheurs à l’Université d’York à faire cela dès la rédaction de leurs demandes de subvention.
Il est impossible de séparer l’évaluation d’impact de la planification de l’impact de la recherche, ni du processus d’exécution d’actions qui soutient l’impact. C’est exactement ce qui se passe au Royaume-Uni où les institutions évaluent les impacts de la recherche mais ne commencent à planifier l’impact qu’à présent.
On ne peut séparer le « quoi” de l’impact, du “comment” de celui-ci. C’est le principe de base du parcours de co-production d’impact de la recherche.
Au Canada, nous avons la chance de ne pas avoir de système formel d’évaluation d’impact, même si déclarer les impacts potentiels est une fonction de bien nombreux programmes de financement. Si c’est une fonction des rapports des programmes de financement, c’est que cela devrait faire partie des demandes de subventions comme c’est déjà le cas de toutes les demandes de subventions du SSHRC (stratégies de mobilisation des connaissances) ainsi que celles du CIHR et des demandes des organismes de bienfaisance (stratégies de traduction du savoir).
L’Université d’York est le chef de file du Réseau Recherche Impact Canada. L’objectif du RIC est d’accompagner les institutions dans le soutien de l’impact. Nous avons plusieurs méthodes pour faire cela, mais l’approche principale repose sur l’engagement de la recherche – connecter la science (incluant les sciences sociales et humaines) à la société. Vous ne pouvez pas avoir d’impact au-delà de l’érudition sans engagement d’un partenaire de recherche, d’un public ou de critiques, des archives ou d’un musée, ou des utilisateurs en bout de chaîne comme les professeurs ou des décideurs politiques.
Les Publications Emerald, une maison d’édition de publications savantes avec des racines en gestion scientifique, ont publié son manifeste pour un réel impact de la recherche, affirmant que les citations et les bibliométriques ne sont plus suffisantes pour décrire l’impact. Ils ont publié des outils pour la planification d’impact et l’évaluation institutionnelle de l‘impact, qui dans les deux cas reposent sur l’engagement des parties prenantes. Ils travaillent présentement à décliner leurs créations en outils en ligne.
À York, sous le patronage du RIC, l’unité de KMb pilote un outil de collecte des preuves de l’impact. Cet instrument implique des méthodes qualitatives d’entretien avec des partenaires universitaires et non universitaires, issues des science sociales.
Tels que le font le KMb York et les membres du RIC, les institutions doivent soutenir les chercheurs et leurs partenaires dans ce travail. Les chercheurs et leurs partenaires ont besoin d’être soutenus par des professionnels de l’impact qui puissent faciliter l’impact en s’appuyant sur des outils de mise en évidence de l’impact tout au long du processus de recherche.
Lorsque nous pensons à la mise en évidence de l’impact, nous devons mettre les gens au centre de notre processus et ne pas les réduire à de simples indicateurs.