David Phipps (Université York) a récemment participé à un webinaire avec des représentants du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Afrique du Sud pour discuter de la manière dont les écoles, les universités et leurs réseaux peuvent soutenir les conseils scientifiques en temps de crise. Le point de vue spécifique de Réseau Impact Recherche Canada (RIRC) était axé sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI), le bilinguisme étant une caractéristique d’accessibilité importante pour un réseau comme RIRC qui compte des membres anglophones, francophones et bilingues.
L’enregistrement complet du panel est disponible sur l’Academia Europaea Cardiff Knowledge Hub.
La crise qui servait de toile de fond était la pandémie de COVID, mais nous aurions pu facilement parler de crises à long terme comme le changement climatique ou les inégalités sociales.
Après avoir décrit le RIRC, j’ai fait remarquer que le Canada compte 5,5 fuseaux horaires et que nous avons toujours été un réseau virtuel. La COVID n’a pas eu d’incidence directe sur nos activités, mais nous avons été indirectement touchés par l’effet qu’elle a eue sur les membres dans leur vie professionnelle et personnelle. À certains égards, la COVID a été un avantage pour notre travail. Nous avons coorganisé le Forum canadien de mobilisation des connaissances en 2020, qui a attiré 25 % plus de participants que notre plus grand événement en personne (Toronto, en 2016). De plus, la réunion annuelle du RIRC (septembre 2021), d’une durée de 2,5 jours, a connu une large participation, en particulier de la part des nouveaux membres (Athabasca remporte la palme pour le plus grand nombre de participants !). Cela dit, les événements de réseautage nous ont manqué.
La crise que j’ai choisi d’aborder est la crise de l’EDI dans la recherche et comment les barrières que nous établissons dans le monde académique récréent les barrières systémiques présentes dans la société en général. J’ai expliqué que l’EDI au Canada inclut les contextes autochtones, ce qui n’est pas le cas des participants britanniques, à moins qu’ils ne travaillent à l’échelle internationale. De plus, pour RIRC, l’EDI inclut les francophones travaillant dans un réseau bilingue. J’ai parlé de la façon dont nous considérons l’EDI dans les opérations de RIRC. Comment nous essayons d’éliminer les obstacles à un engagement authentique pour tous nos membres. Il s’agit notamment d’utiliser les fonctions d’accessibilité dans les réunions virtuelles et en personne, de tenir compte des fuseaux horaires (ce qui est de plus en plus difficile lorsque des membres internationaux envisagent de devenir membres), de tenir compte de l’énergie physique et émotionnelle des gens lorsqu’ils sont « allumés » toute la journée et de veiller à ce que les membres francophones puissent participer à toutes les activités. Nous avons lancé deux initiatives pour guider nos efforts en matière d’EDI : un groupe de réflexion sur l’EDI et un comité sur le bilinguisme.
Le groupe de réflexion sur l’EDI (nous ne sommes pas encore un groupe de travail puisque nous n’avons pas encore défini le travail !) est composé de mobilisateurs et de spécialistes de la recherche sur l’EDI provenant des institutions membres du RIRC. Nous joignons le geste à la parole. Je suis le seul blanc du comité, mais je suis gai. Nous sommes tous membres de groupes en quête d’équité, non pas par choix et nous ne représentons pas ces groupes, mais nous apportons nos expériences vécues. Nous examinons actuellement le rapport sur l’équité dans l’engagement universitaire et politique du Réseau d’engagement politique des universités pour voir ce qui pourrait s’appliquer au contexte canadien. L’un des défis que nous rencontrons est d’obtenir du temps de la part des spécialistes de l’EDI. Ils relèvent souvent du vice-président à la recherche et sont très sollicités en raison de l’ampleur des besoins et des ressources limitées.
Le comité sur le bilinguisme est composé de francophones, de gens bilingues et d’anglophones enthousiastes en processus d’apprentissage du français. Le groupe se réunit pour étudier les meilleurs moyens de rendre les activités et les ressources du RIRC accessibles dans les deux langues officielles. Il a créé une ressource sur la réalisation de présentations bilingues.
L’EDI incluant le bilinguisme est nécessaire pour tous les réseaux. Cependant, en période de crise comme celle du COVID, nous constatons que la crise affecte de manière disproportionnée les personnes issues de groupes en quête d’équité. Tous les réseaux doivent réfléchir à la manière de créer des opportunités pour une participation authentique de tous leurs membres.