Du 14 au 16 octobre, le réseau AESIS présentait, en ligne, son colloque sur les retombées sociétales des sciences humaines devant un auditoire de partout dans le monde. L’équipe du RIRC responsable des compétences futures a eu le grand plaisir d’y assister et d’entendre les sommités du domaine exprimer leurs idées sur le sujet. Le but du colloque était d’alimenter la discussion sur l’emploi d’une approche multidisciplinaire dans le renforcement et l’évaluation de l’impact sociétal des sciences humaines. On peut résumer ainsi le message général véhiculé par les présentateurs et présentatrices : pour produire un impact profond sur la société à partir des recherches en sciences humaines, les collaborations avec des partenaires issus du monde des affaires, du milieu gouvernemental et du secteur à but non lucratif, de même que l’engagement auprès du grand public sont des aspects vitaux du processus.
La conférence d’ouverture de Frédéric Bouchard (Université de Montréal), sur les politiques favorables à l’impact, proposait un point de vue intéressant sur l’importance de comprendre le fonctionnement de l’impact des connaissances : pour ce faire, il faut d’abord comprendre comment le savoir module la réalité sociale et technologique. Le conférencier a également montré que la formation des postdoctorantes et postdoctorants au rôle d’ambassadeur ou ambassadrice du savoir ne demande pas que l’on modifie les programmes de cours, mais plutôt que l’on revoie la conception dominante du « perfectionnement professionnel ». Les compétences dont les chercheuses et chercheurs ont besoin pour mobiliser leurs connaissances et les appliquer à différents secteurs et à différentes disciplines sont les mêmes que celles que l’industrie, dit-on, recherche : esprit critique, capacité d’adaptation, sens de l’initiative, habiletés communicationnelles, collaboration et travail d’équipe. Wendy Cukier (Diversity Institute) a animé une séance parallèle captivante, qui portait sur la conception de mécanismes pour assurer la transition des diplômé·e·s en sciences humaines vers le milieu du travail, par le développement de compétences qui comblent l’écart entre les universitaires et les employeurs et employeuses. Enfin, David Sweeney (Research England) a formulé ses recommandations pour le domaine scientifique, affirmant « qu’en tant qu’universitaires, nous ne sommes pas en mesure d’évaluer nous-mêmes l’impact de nos recherches… nous devons agir de manière itérative avec les personnes qui étendent la portée de nos travaux. »
Le contexte de la pandémie mondiale de COVID-19 rend encore plus pressante qu’avant la nécessité de trouver des moyens pour transformer les résultats de la recherche en connaissances pratiques utiles à une diversité de parties prenantes. En même temps, il devient de plus en plus évident que la recherche en sciences humaines doit jouer un rôle de premier plan dans la formulation, l’évaluation et l’atteinte d’objectifs liés à la redevabilité, à l’équité et à l’inclusion. Le colloque 2020 de l’AESIS a enrichi la discussion internationale sur les défis sociétaux mondiaux dans l’écosystème de la recherche au Canada, et sur la manière de produire des retombées.