David a récemment été interrogé par un collègue sur l’histoire et les forces motrices de la croissance de la mobilisation des connaissances dans le paysage de la recherche au Canada. Saviez-vous que le parcours est aussi vieux que le Canada lui-même?
Il y a quelques semaines, un collègue m’a envoyé un courriel en me demandant : « Savez-vous à peu près quand les agences de financement ont commencé à faire de la mobilisation des connaissances (KM) l’un des éléments clés de leurs programmes de financement? La politique fédérale en est-elle le moteur? »
Saviez-vous qu’il existe une longue histoire de travail qui nous a menés là où nous en sommes aujourd’hui, en soutenant les différents liens entre la recherche et ses ultimes impacts socioéconomiques?
Jonathan Lomas a écrit que l’un des premiers exemples signalés de mobilisation des connaissances était dans l’industrie allemande de la teinture dans les années 1880. Apparemment, la domination des Allemands dans l’industrie de la teinture était en partie fonction de réseaux de collaborateurs universitaires et industriels. Mais l’histoire de la recherche d’impact est plus ancienne que cela, plus ancienne que la fondation du Canada.
Le Land Grant Act des États-Unis de 1862 accordait des terres fédérales à l’usage des États pour créer des collèges d’agriculture afin de garantir que la recherche dans les universités de concession de terres était mise à la disposition des agriculteurs locaux et des industries agricoles. Le gouvernement américain utilisait la politique éducative à des fins économiques. Cela s’est poursuivi 118 ans plus tard avec la loi Bayh–Dole de 1980 qui a fait naître l’espoir que des universités commercialisent les résultats de la recherche bénéficiant d’un financement fédéral. Bien sûr, les universités avaient obtenu des brevets et collaboré avec l’industrie avant 1980, mais après 1980, c’était exigé.
Au Canada, le passage à la mobilisation des connaissances en recherche a été principalement motivé par les bailleurs de fonds de la recherche. La Loi sur les Instituts de recherche en santé du Canada (2000) inclut l’application des connaissances comme mandat législatif des IRSC. Le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) a inclus KMb comme élément obligatoire dans les révisions de son architecture de programme (vers 2009). Le CRSNG n’en fait pas un élément obligatoire, mais inclut la commercialisation dans les programmes de financement, le cas échéant, et dispose d’une série de programmes de l’Alliance qui appuient les collaborations entre les chercheurs et (principalement) les partenaires de l’industrie. Nous avons créé KMb York en 2006 (la même année que MUN a créé le Harris Center, 6 mois avant nous!) Mais ce n’est qu’en 2009 que nous avons obtenu plein d’appréciation de la part de nos chercheurs. Peter Levesque, ami de longue date de Réseau Impact Recherche Canada, a récemment publié qu’il avait trouvé ses notes de la première réunion au CRSH (11 mars 1999) pour la planification du programme Alliances de recherche universités-communautés conçu pour soutenir la cocréation de recherche avec les organismes communautaires.
La Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé (maintenant Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé), fondée par le gouvernement fédéral en 1996, avait pour mandat de « soutenir la prise de décisions, la gestion et la prestation de services de santé grâce au financement de la recherche, au renforcement des capacités et au transfert des connaissances ».
Mais à mon avis, la poussée des agences de financement fédérales a commencé avec les Réseaux de centres d’excellence (RCE). Le programme des RCE a été fondé en 1989 en collaboration avec les trois agences de financement fédérales pour soutenir « la recherche, la commercialisation et l’application des connaissances » conçues pour investir dans la recherche afin de résoudre un problème socioéconomique important et de créer des avantages pour les Canadiens. Ce mandat a été affiné au fil des ans pour devenir KTEE (transfert et l’exploitation de connaissances et de la technologie), l’un des cinq éléments de sélection pour tous les concours des RCE.
L’effort visant à promouvoir l’impact de la recherche a été maintenu dans les concours actuels du NFRF (fonds Nouvelles frontières en recherche), qui sont conçus pour utiliser la recherche en vue de relever un défi bien défini pour les Canadiens. Mais il est intéressant de noter qu’il n’y a pas de KT/KMb ou de section d’impact pour les applications NFRF. L’impact doit être intégré dans la proposition de recherche. Je pense que cela montre une maturation de l’impact car il ne peut pas être facilement séparé de la recherche. Les deux doivent être écrits et menés ensemble.
Et n’oubliez pas les organismes de bienfaisance de la santé qui ont toujours financé la recherche dans le but de financer la recherche pour avoir un impact sur les maladies qui présentent un intérêt pour eux. Bon nombre de ces organismes de bienfaisance existent depuis des décennies. À titre d’exemple, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC existe depuis plus de 60 ans et le prédécesseur de Diabète Canada a été fondé en 1953.
Bien que les mots et les agences puissent être relativement nouveaux, l’application des connaissances, la mobilisation des connaissances et Réseau impact recherche Canada ont des racines historiques non seulement dans les programmes de financement fédéraux, mais aussi dans les efforts menés par les organismes de bienfaisance de la santé, leurs donateurs et intervenants.
Merci pour ce parcours qui se poursuit!