Les problèmes globaux ont besoin des science sociales

https://www.nature.com/articles/d41586-020-00064-x

 

Cet article a été posté en premier lieu sur le site Nature.com par Hetan Shah le 15 janvier 2020. Hetan Shah est le prochain chef exécutif de la Société Royale (GB). Il écrit sur les raisons pour lesquelles les grands défis de notre monde ne peuvent être résolus seulement par les statistiques, les données ou encore les Sciences technologiques.

 

Entre autres choses, Hetan Shah affirme que :

– Les épidémies sont des phénomènes autant sociaux que biologiques

– Les avancées en matière de prise en charge de la santé mentale nécessitent de prendre en compte la manière dont le contexte influence leur succès (pauvreté, précarité sociale, éducation, etc…)

– Les problèmes environnementaux ne sont pas seulement des défis techniques à résoudre grâce à des inventions

– Les avancées technologiques sont nécessaires mais requièrent une compréhension de la manière dont les gens s’y adaptent et modifient leur comportement vis-à-vis de celles-ci

– La défiance à l’égard des vaccins est un phénomène social qui remet en question la prévention des maladies infectieuses

 

Les rôles évidents des sciences sociales et humaines dans les questions politiques comprennent l’identification nationale et géographique des enjeux, de la pauvreté, des inégalités et des migrations.

Il termine en mettant en garde tous les gouvernements, « sans les sciences humaines et les sciences sociales, la science dure et la technologie ne peuvent faire que peu de chose pour résoudre les enjeux sociaux complexes. Les gouvernements sages trouveront des façons d’incorporer cette idée ».

Le réseau Rechercher Impact Canada et l’unité de mobilisation de connaissances de York ne s’occupent pas uniquement des sciences sociales et humaines, mais nous sommes conscients du rôle important qu’elles jouent dans de nombreux débats politiques. Toutefois, le sondage sur la « mobilisation des connaissances » envoyé aux universités canadiennes par Universités Canada en novembre 2018 est préoccupant. Mis à part une section sur la recherche communautaire et l’innovation sociale (que nous avons préconisée), les 80 % de questions restantes portaient sur la commercialisation, l’engagement de l’industrie, l’entrepreneuriat et les accélérateurs/incubateurs. La grande majorité de ces services universitaires sont axés sur le développement économique et la création d’emplois. Pour être honnête, la demande de données d’Universités Canada provenait d’ISDE (Innovation, Sciences et Développement économique Canada), de sorte que l’accent était mis sur ISDE, pas nécessairement sur Universités Canada.

Les trois organismes subventionnaires comprennent ce besoin et ont lancés récemment le fond Nouvelles Frontières de la recherche qui fait appel à des chercheurs issus de multiples disciplines : https://www.sshrc-crsh.gc.ca/funding-financement/nfrf-fnfr/index-eng.aspx

De même, ISDE doit travailler à l’échelle du gouvernement en incluant Emploi et Développement Social Canada, Immigration et Réfugiés Canada, Environnement et Changement climatique Canada, pour que l’« innovation » ne s’aligne pas uniquement sur le développement économique, mais qu’elle puisse fonctionner de pair avec les sciences humaines pour aborder les questions multidisciplinaires dans une approche multidisciplinaire.

 

Ecrit par David J. Phipps, Ph.D., MBA

Directeur exécutif, Service de la recherche et de l’innovation

Division du Vice-Président de la recherche et de l’innovation, Bureau de la recherche – Université de York