Innovation et mobilisation des connaissances

Une collègue d’une université membre du Réseau Impact Recherche Canada m’a récemment posé des questions sur l’innovation, la mobilisation des connaissances et les indicateurs pour comprendre la différence. Voici l’échange de courriels que nous avons eu :

Sharon : Comment savez-vous quand l’innovation est présente dans un processus de mobilisation des connaissances? Quels en sont les indicateurs?

David : Vous parlez d’un processus MdC innovant ou d’un processus MdC qui soutient l’innovation dans un projet?

Sharon : Le dernier cas.

David : Je regarde mon dernier plaisir coupable, « Superman et Lois », je vais y réfléchir et revenir avec une réponse.

Après Superman et Lois, et une nuit à réfléchir à cette question, voici la réponse que j’ai fournie.

Nous pouvons nous attarder sur plusieurs définitions, mais pour simplifier les choses :

La mobilisation des connaissances aide à relier la science (ou la recherche de façon plus générale) à la société (y compris l’industrie, le gouvernement et la communauté). C’est ce que nous faisons pour aider à maximiser les incidences plus larges de la recherche (plus larges que les incidences académiques, les incidences sur la société).

L’innovation tend à résoudre un problème en faisant quelque chose de différent/nouveau.

Donc, lorsque nous utilisons des activités de mobilisation des connaissances, cela nous permet parfois de trouver des solutions innovantes. Une des caractéristiques particulières de la mobilisation des connaissances est la participation intentionnelle des parties prenantes. Le transfert de technologie universitaire (= commercialisation) ne concerne généralement pas les partenaires de l’industrie pendant le processus de recherche. Nous brevetons et attribuons des permis à l’industrie une fois que l’« innovation » est découverte. La mobilisation des connaissances pourrait placer le partenaire industriel en première ligne afin de prendre en compte ses besoins et d’impliquer l’industrie tout au long du processus. Pareil pour l’innovation des politiques avec les partenaires gouvernementaux, et pour l’innovation dans les services sociaux avec les partenaires communautaires.

Ainsi, l’innovation qui découle des activités de mobilisation des connaissances crée de nouvelles approches pour relever le défi lorsque les parties prenantes concernées par ce défi sont engagées.

Votre question porte sur les mesures d’innovation découlant des activités de mobilisation des connaissances. Il existe peu de mesures quantitatives. Les mesures quantitatives entrent en jeu lorsque l’innovation (c’est-à-dire un nouveau service social) est déployée vers des utilisateurs finaux et l’agence communautaire peut dire « nous avons traité XXX personnes et résolu leur problème à YY % ». Toutefois, il s’agit d’une mesure concernant le processus final du partenaire communautaire et non l’innovation proprement dite.

Puisque les parties prenantes sont engagées dans la mobilisation des connaissances, ma recommandation serait d’obtenir des récits/témoignages des parties prenantes et de rédiger une étude de cas afin de documenter la manière dont la recherche a permis aux parties prenantes d’adopter une approche innovante face au défi qu’elles rencontrent. La recherche portant sur l’incidence de la recherche démontre que l’étude de cas narrative est l’unité d’évaluation adéquate lorsqu’il s’agit de documenter les incidences de la recherche.

Dans le Réseau Impact Recherche Canada, nous avons développé un outil pour aider à recueillir et à communiquer les preuves de l’incidence. Il découle de l’étude de cas de l’incidence du Research Excellence Framework du R.-U. Nous avons adapté cet outil, créé un guide, adapté le modèle d’étude de cas et ajouté un guide d’entretien semi-structuré découlant de l’analyse des contributions. Nous avons un chapitre du livre à paraître qui décrit l’outil et j’en ferais une diffusion une fois qu’il sera publié.

Question brève, longue réponse. J’espère que cela vous sera utile. Maintenant, revenons à Superman.