Il y a quelques semaines, une personne d’une faculté d’éducation m’a demandé s’il existait des modèles de « mobilisation des connaissances interne ». Il voulait dire par là « comment pouvons-nous mobiliser la recherche en éducation que nous menons pour en faire bénéficier la formation des enseignant·e·s ». Ma réponse a été la suivante. Je pense que c’est pertinent au-delà de l’éducation, par exemple pour la recherche dans les hôpitaux qui bénéficie à la pratique médicale dans l’hôpital, la recherche en soins infirmiers qui bénéficie à la pratique infirmière dans les écoles d’infirmières et l’enseignement du travail social qui bénéficie du travail social dans la recherche de la même université.
Permettez-moi de commencer par dire que le UK REF 2021 (contrairement au REF 2014) a autorisé des études de cas de recherche universitaire ayant un impact documenté sur l’enseignement universitaire, de sorte que ce que la faculté d’éducation demande se produit et est considéré comme un impact légitime de la recherche.
Mais comment faire pour soutenir la mobilisation des connaissances « internes » ?
La mobilisation des connaissances interne devrait suivre les mêmes principes que la mobilisation des connaissances externe.
- Vous avez des producteur·rice·s de connaissances de la Faculté d’éducation et des utilisateur·rice·s de connaissances de la Faculté d’éducation. Il s’agit probablement des chercheur·euse·s de la Faculté d’éducation et des formateur·rice·s d’enseignant·e·s de la Faculté d’éducation qui forment les nouveaux·elles enseignant·e·s et renforcent les compétences des enseignant·e·s actuel·le·s. Mais il se peut que certains chercheur·euse·s travaillent sur la gouvernance/politique de l’éducation, ce qui peut être pertinent pour les dirigeant·e·s qui définissent la gouvernance et la politique de la Faculté d’éducation.
- Vous devez comprendre les besoins en connaissances de vos utilisateur·rice·s de connaissances. Puisqu’ils sont internes à la Faculté d’éducation, cela est beaucoup plus facile que l’engagement des parties prenantes pour les utilisateur·rice·s de connaissances externes, puisque vous avez des canaux existants pour les atteindre et peut-être des relations existantes. Mais le processus est le même : quelques enquêtes, quelques groupes de discussion, quelques entretiens avec des informateur·rice·s clés…
- Vous devez également connaître le point de vue des chercheur·euse·s de la Faculté d’éducation pour comprendre la forme de structure systémique de la Faculté d’éducation dont ils ont besoin. Un bon outil pour cela est l’Outil de planification pour évaluer les besoins en mobilisation des connaissances de l’Université d’Ottawa, un membre de Réseau Impact Recherche Canada.
- Une fois que vous connaissez les besoins des utilisateur·rice·s des connaissances, vous pouvez les mettre en correspondance avec les capacités de recherche des chercheur·euse·s de la Faculté d’éducation et commencer à établir des liens afin de passer à la coproduction entre les chercheur·euse·s de la Faculté d’éducation et les utilisateur·rice·s des connaissances de la Faculté d’éducation.
- Vous pouvez identifier les activités de mobilisation des connaissances qui faciliteront la mobilisation des connaissances (résumés de recherche en langage clair d’articles évalués par des pairs, une communauté de pratique, des ateliers, des échanges entre enseignant·e·s et chercheur·euse·s, etc.) Ensuite, votre structure interne soutient ces activités et événements de mobilisation des connaissances.
- Ensuite, vous recueillez les preuves de l’impact et les exprimez dans des études de cas de formateur·rice·s d’enseignant·e·s de la Faculté d’éducation qui utilisent la recherche de la Faculté d’éducation pour informer leur pratique d’enseignement.
Ainsi, le processus ne devrait pas être très différent et, bien que je ne l’aie pas soutenu moi-même, je pense qu’il serait plus facile de travailler en interne puisque vous avez déjà des relations existantes et que les producteur·rice·s et les utilisateur·rice·s de connaissances travaillent dans le cadre du même plan stratégique global de la Faculté d’éducation ; il devrait donc y avoir des attentes, des incitations et des récompenses qui peuvent être intégrées pour soutenir la structure institutionnelle. Ce dernier point devrait faire partie du plan. Les mesures incitatives et les récompenses/la reconnaissance devraient être soutenues par la Faculté d’éducation. Les chercheur·euse·s qui effectuent ce travail devraient être reconnus par le biais de la titularisation/promotion ou de la progression de carrière. Les formateur·rice·s d’enseignant·e·s qui font ce travail devraient avoir du temps libre dans leur emploi du temps pour s’engager dans la recherche et l’utiliser dans leur pratique. Cela devrait être possible puisque les deux sont sous un même plan stratégique.
La « mobilisation interne des connaissances » devrait donc théoriquement être plus simple que la mobilisation de la recherche au-delà de l’académie. Cela devrait fonctionner pour l’enseignement, les soins infirmiers, la médecine, le travail social, peut-être l’enseignement juridique et commercial – chaque fois que la recherche d’une Faculté peut informer l’enseignement des professionnels de la Faculté.
Et que les mobilisateur·rice·s de connaissances prennent note – comment utilisez-vous la recherche sur la mobilisation des connaissances dans vos programmes de renforcement des capacités et de formation ?